ALEXANDRE DUMAS FILS - LA DAME AUX CAMÉLIAS (EXTRAIT)

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(...) Vous savez ce que c’est que d’aimer une femme, vous savez comment s’abrègent les journées, et avec quelle amoureuse paresse on se laisse porter au lendemain. Vous n’ignorez pas cet oubli de toutes choses, qui naît d’un amour violent, confiant et partagé. Tout être qui n’est pas la femme aimée semble un être inutile dans la création. On regrette d’avoir déjà jeté des parcelles de son cœur à d’autres femmes, et l’on n’entrevoit pas la possibilité de presser jamais une autre main que celle que l’on tient dans les siennes. Le cerveau n’admet ni travail ni souvenir, rien enfin de ce qui pourrait le distraire de l’unique pensée qu’on lui offre sans cesse.      Chaque jour on découvre dans sa maîtresse un charme nouveau, une volupté inconnue.      L’existence n’est plus que l’accomplissement réitéré d’un désir continu, l’âme n’est que la vestale chargée d’entretenir le feu sacré de l’amour. (Alexandre Dumas fils - La Dame aux camélias - Chapitre XVIII - Éditeur A. Lebègue) ALEXANDRE DU

SAINT-AMANT – LA DÉBAUCHE (EXTRAIT)

 


Nous perdons le temps à rimer,

Amis, il ne faut plus chômer;

Voici Bacchus qui nous convie

À mener bien une autre vie;

Laissons là ce fat d’Apollon,

Chions dedans son violon,

Nargue du Parnasse et des Muses,

Elles sont vieilles et camuses;

Nargue de leur sacré ruisseau,

De leur archet, de leur pinceau,

Et de leur verve poétique,

Qui n’est qu’une ardeur frénétique;

Pégase enfin n’est qu’un cheval,

Et pour moi je crois, cher Laval [1],

Que qui le suit et lui fait fête,

Ne suit et n’est rien qu’une bête.

Morbleu ! comme il pleut là dehors !

Faisons pleuvoir dans notre corps

Du vin, tu l’entends sans le dire,

Et c’est là le vrai mot pour rire;

Chantons, rions, menons du bruit,

Buvons ici toute la nuit,

Tant que demain la belle aurore  

Nous trouve tous à table encore.

 

(« Marc-Antoine Girard, sieur de Saint-Amant – La débauche ». En : Anthology of Modern French Literature (1957). New York : Henry Holt and Company)



[1] Friend of poet.


SAINT-AMANT - EL LIBERTINAJE (FRAGMENTO)


Perdemos tiempo en rimar,

Amigos ya no descansar;

Aquí Baco nos convida

A llevar muy bien la vida;

Déjemos Apolo morir,

Caguémonos en su violín,

Búrlate de Parnaso, Musas,

Estas son viejas y difusas;

Búrlate de ríos santos,  

De los pinceles, de arcos,

Y de la verba poética,

Es solo labia frenética;

Pegaso, rocín al final,

Lo sabes, querido Laval,

Y sé quien le hace fiesta,

No es más que una bestia.

¡Por Dios! ¡Cómo llueve afuera!

Mejor que en los cuerpos llueva

De vino, lo sientes sin decir,

Verdadera palabra el reír;

Cantemos,bailemos, riamos,

Toda la noche bebamos,

Tanto que bella aurora

Nos reuna, aquí, ahora.

 

(Traducción por Abraham Rojas y Flor Vargas)

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