ALEXANDRE DUMAS FILS - LA DAME AUX CAMÉLIAS (EXTRAIT)

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(...) Vous savez ce que c’est que d’aimer une femme, vous savez comment s’abrègent les journées, et avec quelle amoureuse paresse on se laisse porter au lendemain. Vous n’ignorez pas cet oubli de toutes choses, qui naît d’un amour violent, confiant et partagé. Tout être qui n’est pas la femme aimée semble un être inutile dans la création. On regrette d’avoir déjà jeté des parcelles de son cœur à d’autres femmes, et l’on n’entrevoit pas la possibilité de presser jamais une autre main que celle que l’on tient dans les siennes. Le cerveau n’admet ni travail ni souvenir, rien enfin de ce qui pourrait le distraire de l’unique pensée qu’on lui offre sans cesse.      Chaque jour on découvre dans sa maîtresse un charme nouveau, une volupté inconnue.      L’existence n’est plus que l’accomplissement réitéré d’un désir continu, l’âme n’est que la vestale chargée d’entretenir le feu sacré de l’amour. (Alexandre Dumas fils - La Dame aux camélias - Chapitre XVIII - Éditeur A. Lebègue) ALEXANDRE DU

FRÉDÉRIC BEIGBEDER - L'AMOUR DURE TROIS ANS (EXTRAIT)

    Je pense à toi tout le temps. Je pense à toi le matin, en marchant dans le froid. Je fais exprès de marcher lentement pour pouvoir penser à toi plus longtemps. Je pense à toi le soir, quand tu me manques au milieu des fêtes, où je me saoule pour penser à autre chose qu'à toi, avec l'effet contraire. Je pense à toi quand je te vois et aussi quand je ne te vois pas. J'aimerais tant faire autre chose que penser à toi mais je n'y arrive pas. Si tu connais un truc pour t'oublier, fais le moi savoir. Je viens de passer le pire week-end de ma vie. Jamais personne ne m'a manqué comme ça. Sans toi, ma vie est une salle d'attente. Qu'y a-t-il de plus affreux qu'une salle d'attente d'hôpital, avec son éclairage au néon et le linoléum par terre? Est-ce humain de me faire ça? En plus, dans ma salle d'attente, je suis seul, il n'y a pas d'autres blessés graves avec du sang qui coule pour me rassurer, ni de magasines sur une table basse pour me distraire, ni de distributeurs de tickets numérotés pour espérer que mon attente prendra fin. J'ai très mal au ventre et personne ne me soigne. Être amoureux c'est cela : un mal de ventre dont le seul remède, c'est toi. J'ignorais que ton prénom prendrait tant de place dans ma vie.

(Frédéric Beigbeder – L'amour dure trois ans (1997) Francia, Editorial Grasset y Fasquelle) 


FRÉDÉRIC BEIGBEDER - EL AMOR DURA TRES AÑOS (FRAGMENTO)

    Pienso en ti todo el tiempo. Pienso en ti por la mañana caminando en el frío. Camino lentamente a propósito para poder pensar en ti más tiempo. Pienso en ti por la noche cuando te extraño a mitad de las fiestas, donde me emborracho para pensar en otra cosa que en ti con el efecto contrario. Pienso en ti cuando te veo y también cuando no te veo. Me gustaría tanto hacer otra cosa que pensar en ti, pero no puedo. Si tú conoces un truco para olvidarte, házmelo saber. Acabo de pasar el peor fin de semana de mi vida. Jamás nadie me ha hecho falta como eso. Sin ti, mi vida es una sala de espera. ¿Qué hay de más feo que una sala de espera de hospital con sus luces de neón y el linóleo en el suelo? ¿Acaso es humano hacerme eso? Además, en mi sala de espera, estoy solo, no hay otros heridos graves con sangre que fluya para tranquilizarme, ni revistas sobre una mesa de centro para distraerme, ni máquinas de boletos numerados para esperar que mi espera tenga fin. Me duele el vientre y nadie me cura. Estar enamorado es como eso: un dolor de estomago cuyo único remedio eres tú. Ignoraba que tu nombre tomara tanto espacio en mi vida.   

(Traducción Abraham Rojas Vargas)


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