ALEXANDRE DUMAS FILS - LA DAME AUX CAMÉLIAS (EXTRAIT)

(...) Vous savez ce que c’est que d’aimer une femme, vous savez comment s’abrègent les journées, et avec quelle amoureuse paresse on se laisse porter au lendemain. Vous n’ignorez pas cet oubli de toutes choses, qui naît d’un amour violent, confiant et partagé. Tout être qui n’est pas la femme aimée semble un être inutile dans la création. On regrette d’avoir déjà jeté des parcelles de son cœur à d’autres femmes, et l’on n’entrevoit pas la possibilité de presser jamais une autre main que celle que l’on tient dans les siennes. Le cerveau n’admet ni travail ni souvenir, rien enfin de ce qui pourrait le distraire de l’unique pensée qu’on lui offre sans cesse.

    Chaque jour on découvre dans sa maîtresse un charme nouveau, une volupté inconnue.

    L’existence n’est plus que l’accomplissement réitéré d’un désir continu, l’âme n’est que la vestale chargée d’entretenir le feu sacré de l’amour.

(Alexandre Dumas fils - La Dame aux camélias - Chapitre XVIII - Éditeur A. Lebègue)


ALEXANDRE DUMAS HIJO - LA DAMA DE LAS CAMELIAS (FRAGMENTO)

(...) Ustedes saben lo que es amar a una mujer, cómo se acortan los días y con qué amorosa pereza nos dejamos llevar al día siguiente. No ignoran este olvido de todas las cosas que nace de un amor violento, confiado y compartido. Todo ser que no sea la mujer amada parece un ser inútil en la creación. Nos lamentamos de haber tirado ya pizcas de nuestro corazón a otras mujeres y no entrevemos la posibilidad de apretar, alguna vez, otra mano que no sea aquella que sujetamos en las nuestras. El cerebro no admite ni trabajo ni memoria, nada en definitiva de lo que podría distraerle del único pensamiento que se le ofrece incesantemente. 

    Cada día descubrimos en nuestra dueña un encanto nuevo, una voluptuosidad desconocida. 

    La existencia no es más que el cumplimiento reiterado de un deseo continuo, el alma no es más que la vestal encargada de mantener el fuego sagrado del amor. 

(Traducción Abraham Rojas Vargas)  

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